L’alphabet des Oghams
L’alphabet dit ogamique est la dernière des écritures employées par les anciens celtes. Elle est attestée uniquement dans les régions insulaires qui n’avaient été que faiblement marquées par l’influence romaine: l’Irlande en est le pays d’origine, mais elle est également connue au pays de Galles, dans l’île de Man, en Ecosse et en Cornouailles. Elle fut vraisemblablement introduite dans ces régions par les invasions maritimes de groupes gaéliques, particulièrement intenses à partir de la fin du IIIème siècle après JC.
La lecture d’une stèle ogamique se fait du bas vers le sommet. Elaborée probablement à partir d’un système de numération sur bois par encoches, cette écriture cryptique a peut-être été utilisée à l’origine à des fins magiques. Les textes irlandais évoquent l’emploi de bâtonnets en bois d’if, arbre particulièrement vénéré, inscrits en ogam par les druides à des fins divinatoires. On trouve aussi des indices de son utilisation dans des transactions commerciales et pour le bornage des terrains.
Le fait que le bois était le support naturel et originel de l’écriture ogamique explique probablement l’association des différents signes à des noms d’arbres qui commençaient par la lettre en question.
L’importance des arbres dans la vie quotidienne des Celtes était crucial : L’arbre, c’est la vie : il est axe du monde, il unit la terre au ciel. Il porte en lui l’espoir de la résurrection, puisqu’on le sait, lorsqu’il perd ses feuilles, qu’elles repousseront au printemps. Noter aussi l’arbre primordial appelé l’if de Mugna, c’est-à-dire l’if du Saumon. Il porte des fruits merveilleux qui tombent dans une source où ils sont mangés par un saumon, symbole de la connaissance. Cet if, arbre au feuillage toujours vert, est donc l’arbre de la connaissance.
L’alphabet des arbres fut en usage jusqu’a environ 700 de notre ère. ( ? ) L’utilisation de cet alphabet était symbolique, et ne servait pas au langage où à l’écriture au sens moderne du terme. Chaque lettre était le centre d’une multitude d’idées et de pensées, se rapportant à la cosmologie et à la philosophie celtique.
Il n’est pas innocent de souligner que le bouleau, premier arbre de l’alphabet ogamique, est l’arbre le plus ancien de Grande Bretagne. Selon la loi de Brehon, les arbres de l’alphabet de l’ogham étaient divisés en trois catégories : Chef, paysans et arbustes. Cette hiérarchie était plus due à l’importance symbolique de chacun pour les druides, qu’à leur stature ou à la forme physique.
B Beith - Bouleau Premier mois, novembre.
L Luis - Sorbier Décembre
F Fearn - Aulne Janvier
S Saille - Saule Février
N Nuin - Frêne Mars
H Huathe - Aubépine Avril
D Duir - Chêne Mai
T Tinne - Houx Juin
C Coll - Noisetier Juillet
Q Quent - Pommier
M Muin - Vigne Août
G Gort - Lierre Septembre
Ng Ngetal - Roseau Octobre
SS Straif - Epine noire
R Ruis - Sureau Treizième mois, les trois derniers jours d’octobre.
A Ailim - Pin argenté
O Ohn - Ajonc
U Ur - Bruyère
E Eadha - Tremble
I Ioho - If
CH Koad - Bosquet
TH Oir - Fusain
PE Uilleand - Chèvrefeuille
PH Phagos - Hêtre
XI Mór - la mer
Beith (Bouleau): Chaque année a un nouveau départ, il en est de même pour l’année celtique. Elle commence le 1er novembre, après la célébration de Samhain. L’année celtique a treize mois lunaires, chacun appelé du nom d’un arbre. Le premier est le bouleau au tronc blanc. Dans l’île de Man, au large de la côte ouest de l’Ecosse, les criminels étaient fouettés (birched de birch, bouleau) de façon cérémonielle avec du bouleau, pour ôter d’eux les mauvaises influences. La nouvelle année ne pouvait commencer que lorsque la précédente avait été chassée.
Si l’on considère la forêt celtique, qui il y a longtemps recouvrait tout le Royaume-Uni, le bouleau se dresse comme un arbre gracieux, mince, avec un tronc blanc reconnaissable. Le blanc peut vouloir indiquer la pureté et la détermination à vaincre les difficultés.
Luis (Sorbier): cet arbre jouit depuis longtemps d’une réputation d’être une protection contre les enchantements. Son nom [ rowan ] est lié au nordique runa, un charme.
Avec certains autres arbres, le sorbier jouait un rôle central dans les cérémonies druidiques. Et même à une époque récente, ces croyances ont donné lieu à des pratiques dans différentes régions de la Grande-Bretagne : au nord, des rameaux de sorbier étaient fixés aux étables pour protéger les animaux, et à Strathspey, les fermiers conduisaient leurs chèvres à travers des cercles faits de branches de sorbier. Des brins de l’arbre étaient placés au-dessus de la porte principale de la maison, et aussi portés par la personne pour se protéger du « mauvais oeil ». En Pays de Galles, ou Cymru, on plantait des sorbiers dans les cimetières pour veiller sur l’esprit des morts, comme ailleurs on mettait des ifs.
Duir (Chêne): Chaque maison a une porte de devant. Si vous voulez y entrer, il faut que vous vous approchiez de la porte, et que vous fassiez connaître votre présence. La porte peut alors être ouverte. Le mot anglais pour porte, door, vient du gaélique duir, exprimant la solidité, la protection, et désignant le Chêne. Dans la forêt essentielle, le Chêne est roi. Il se dresse, puissamment solide, avec des grandes branches, et soutenu par des racines encore plus grandes. Il est souvent frappé par l’éclair. La force du coup et de la chaleur fait sortir la sève du tronc, laissant celui-ci rabougri et flétri. Mais il parvient à survivre, au fil des ans, des décennies, des siècles. Sa croissance est lente mais sûre. Ses enfants deviennent de magnifiques répliques de lui-même, et il est un jalon, une pierre d’angle et un refuge dans la forêt.
La place du chêne dans le calendrier lunaire celtique est au septième des treize mois. Il est central et se tient entre Huathe, Aubépine à sa gauche et Tinne, le Houx, à sa droite. Son mois est celui de la danse vernale de la fertilité, quand tout est fécondé pour les mois estivaux à venir.
Coll (Noisetier): Selon la tradition celtique, Fintant, « l’ancien Blanc », était capable de prendre la forme d’animaux, dont l’une était le saumon. Les saumons sont associés au Noisetier dans la légende irlandaise, nageant dans la Boyne sous le noisetier d’où sont tombées neuf noisettes de sagesse. Elles furent mangées par le saumon qui absorba l’inspiration qu’elles contenaient. Le noisetier est aussi fortement associé avec la méditation et la médiation. Les Druides héritèrent la connaissance des mesures et du calcul des lignes d’énergie des géomètres préhistoriques représentés dans la figure taillée dans la craie du « Long Man de Wilmington », portant des bâtons ou des baguettes. Savants légistes également, les druides étaient consultés quand il y avait des litiges concernant la propriété et les limites des terrains.
On a toujours utilisé des branches de noisetier pour la divination, à cause de leur flexibilité et de leur affinité avec l’eau.
Quert (Pommier): Il est tout à fait vraisemblable que le Pommier de l’alphabet de l’ogham soit le pommier cultivé et non le pommier sauvage. Pomme, dans les langues celtiques et slaves, se dit de la même façon, indiquant une racine linguistique commune pour un fruit qui fut cultivé dans les temps les plus anciens. La pomme est associée au choix.
( Je n’ai pas mis l’explication de la totalité des arbres de l’ogham, pour raison d’un petit manque de temps ;) )
Sources:
- Les celtes, histoire et dictionnaire, Venceslas Kruta
- Le tarot celte des arbres, Liz & Colin Murray
- La mythologie celtique, Yann Brekilien
La lecture d’une stèle ogamique se fait du bas vers le sommet. Elaborée probablement à partir d’un système de numération sur bois par encoches, cette écriture cryptique a peut-être été utilisée à l’origine à des fins magiques. Les textes irlandais évoquent l’emploi de bâtonnets en bois d’if, arbre particulièrement vénéré, inscrits en ogam par les druides à des fins divinatoires. On trouve aussi des indices de son utilisation dans des transactions commerciales et pour le bornage des terrains.
Le fait que le bois était le support naturel et originel de l’écriture ogamique explique probablement l’association des différents signes à des noms d’arbres qui commençaient par la lettre en question.
L’importance des arbres dans la vie quotidienne des Celtes était crucial : L’arbre, c’est la vie : il est axe du monde, il unit la terre au ciel. Il porte en lui l’espoir de la résurrection, puisqu’on le sait, lorsqu’il perd ses feuilles, qu’elles repousseront au printemps. Noter aussi l’arbre primordial appelé l’if de Mugna, c’est-à-dire l’if du Saumon. Il porte des fruits merveilleux qui tombent dans une source où ils sont mangés par un saumon, symbole de la connaissance. Cet if, arbre au feuillage toujours vert, est donc l’arbre de la connaissance.
L’alphabet des arbres fut en usage jusqu’a environ 700 de notre ère. ( ? ) L’utilisation de cet alphabet était symbolique, et ne servait pas au langage où à l’écriture au sens moderne du terme. Chaque lettre était le centre d’une multitude d’idées et de pensées, se rapportant à la cosmologie et à la philosophie celtique.
Il n’est pas innocent de souligner que le bouleau, premier arbre de l’alphabet ogamique, est l’arbre le plus ancien de Grande Bretagne. Selon la loi de Brehon, les arbres de l’alphabet de l’ogham étaient divisés en trois catégories : Chef, paysans et arbustes. Cette hiérarchie était plus due à l’importance symbolique de chacun pour les druides, qu’à leur stature ou à la forme physique.
Version condensée des signes de l’ogham
B Beith - Bouleau Premier mois, novembre.
L Luis - Sorbier Décembre
F Fearn - Aulne Janvier
S Saille - Saule Février
N Nuin - Frêne Mars
H Huathe - Aubépine Avril
D Duir - Chêne Mai
T Tinne - Houx Juin
C Coll - Noisetier Juillet
Q Quent - Pommier
M Muin - Vigne Août
G Gort - Lierre Septembre
Ng Ngetal - Roseau Octobre
SS Straif - Epine noire
R Ruis - Sureau Treizième mois, les trois derniers jours d’octobre.
A Ailim - Pin argenté
O Ohn - Ajonc
U Ur - Bruyère
E Eadha - Tremble
I Ioho - If
CH Koad - Bosquet
TH Oir - Fusain
PE Uilleand - Chèvrefeuille
PH Phagos - Hêtre
XI Mór - la mer
Signification des arbres
Beith (Bouleau): Chaque année a un nouveau départ, il en est de même pour l’année celtique. Elle commence le 1er novembre, après la célébration de Samhain. L’année celtique a treize mois lunaires, chacun appelé du nom d’un arbre. Le premier est le bouleau au tronc blanc. Dans l’île de Man, au large de la côte ouest de l’Ecosse, les criminels étaient fouettés (birched de birch, bouleau) de façon cérémonielle avec du bouleau, pour ôter d’eux les mauvaises influences. La nouvelle année ne pouvait commencer que lorsque la précédente avait été chassée.
Si l’on considère la forêt celtique, qui il y a longtemps recouvrait tout le Royaume-Uni, le bouleau se dresse comme un arbre gracieux, mince, avec un tronc blanc reconnaissable. Le blanc peut vouloir indiquer la pureté et la détermination à vaincre les difficultés.
Luis (Sorbier): cet arbre jouit depuis longtemps d’une réputation d’être une protection contre les enchantements. Son nom [ rowan ] est lié au nordique runa, un charme.
Avec certains autres arbres, le sorbier jouait un rôle central dans les cérémonies druidiques. Et même à une époque récente, ces croyances ont donné lieu à des pratiques dans différentes régions de la Grande-Bretagne : au nord, des rameaux de sorbier étaient fixés aux étables pour protéger les animaux, et à Strathspey, les fermiers conduisaient leurs chèvres à travers des cercles faits de branches de sorbier. Des brins de l’arbre étaient placés au-dessus de la porte principale de la maison, et aussi portés par la personne pour se protéger du « mauvais oeil ». En Pays de Galles, ou Cymru, on plantait des sorbiers dans les cimetières pour veiller sur l’esprit des morts, comme ailleurs on mettait des ifs.
Duir (Chêne): Chaque maison a une porte de devant. Si vous voulez y entrer, il faut que vous vous approchiez de la porte, et que vous fassiez connaître votre présence. La porte peut alors être ouverte. Le mot anglais pour porte, door, vient du gaélique duir, exprimant la solidité, la protection, et désignant le Chêne. Dans la forêt essentielle, le Chêne est roi. Il se dresse, puissamment solide, avec des grandes branches, et soutenu par des racines encore plus grandes. Il est souvent frappé par l’éclair. La force du coup et de la chaleur fait sortir la sève du tronc, laissant celui-ci rabougri et flétri. Mais il parvient à survivre, au fil des ans, des décennies, des siècles. Sa croissance est lente mais sûre. Ses enfants deviennent de magnifiques répliques de lui-même, et il est un jalon, une pierre d’angle et un refuge dans la forêt.
La place du chêne dans le calendrier lunaire celtique est au septième des treize mois. Il est central et se tient entre Huathe, Aubépine à sa gauche et Tinne, le Houx, à sa droite. Son mois est celui de la danse vernale de la fertilité, quand tout est fécondé pour les mois estivaux à venir.
Coll (Noisetier): Selon la tradition celtique, Fintant, « l’ancien Blanc », était capable de prendre la forme d’animaux, dont l’une était le saumon. Les saumons sont associés au Noisetier dans la légende irlandaise, nageant dans la Boyne sous le noisetier d’où sont tombées neuf noisettes de sagesse. Elles furent mangées par le saumon qui absorba l’inspiration qu’elles contenaient. Le noisetier est aussi fortement associé avec la méditation et la médiation. Les Druides héritèrent la connaissance des mesures et du calcul des lignes d’énergie des géomètres préhistoriques représentés dans la figure taillée dans la craie du « Long Man de Wilmington », portant des bâtons ou des baguettes. Savants légistes également, les druides étaient consultés quand il y avait des litiges concernant la propriété et les limites des terrains.
On a toujours utilisé des branches de noisetier pour la divination, à cause de leur flexibilité et de leur affinité avec l’eau.
Quert (Pommier): Il est tout à fait vraisemblable que le Pommier de l’alphabet de l’ogham soit le pommier cultivé et non le pommier sauvage. Pomme, dans les langues celtiques et slaves, se dit de la même façon, indiquant une racine linguistique commune pour un fruit qui fut cultivé dans les temps les plus anciens. La pomme est associée au choix.
( Je n’ai pas mis l’explication de la totalité des arbres de l’ogham, pour raison d’un petit manque de temps ;) )
Sources:
- Les celtes, histoire et dictionnaire, Venceslas Kruta
- Le tarot celte des arbres, Liz & Colin Murray
- La mythologie celtique, Yann Brekilien